Désherbage du colza Des programmes en évolution pour gérer les situations complexes
En matière de désherbage, les inhibiteurs de l’Als sont pour le moment concentrés sur les céréales. Leur arrivée prochaine sur colza pose la question de leur gestion dans la rotation. Selon le Cetiom, ces nouvelles solutions de post levée ont un intérêt stratégique dans certains cas particuliers. Mais, sans adaptation des pratiques à l’échelle de la rotation, le producteur prend le risque de rapidement voir apparaître des résistances.
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Les herbicides inhibiteurs de l’Als, assez présents en maïs, se développent sur protéagineux, betterave, lin, tournesol et arrivent sur colza. Arvalis-Institut du végétal confirme que « l’introduction d’inhibiteurs de l’Als dans le désherbage du colza peut paraître délicate car les rotations intégrant l’oléagineux ne comportent très souvent que des cultures d’hiver ». Les mêmes types d’adventices sont présents d’une année sur l’autre, il n’y a plus de rupture de cycle. La généralisation des pratiques impacte la flore graminée et les résistances se déploient. Le Cetiom conseille d’étendre le raisonnement du désherbage à l’échelle de la rotation. Il devra intégrer une part d’agronomie et des techniques alternatives.
Ainsi, l’alternance des cultures d’automne et de printemps, le travail du sol, la gestion de l’interculture, la pratique du faux semis sont les outils les plus efficaces pour réduire la pression adventices dans la rotation et limiter la probabilité d’apparition des résistances. Le Cetiom conseille également de diminuer le nombre d’applications d’inhibiteurs de l’Als en alternant les modes d’action dans la rotation ou en les substituant : programme d’automne sur céréales, prélevée sur colza en l’absence de flore problématique. Enfin, le recours au désherbage mécanique entre également dans une stratégie de gestion de la durabilité des matières actives.
A propos des variétés Clearfield Olivier Mallecot, polyculteur près de Poitiers sur 244 ha : « J’attends impatiemment l’offre de variétés résistantes aux herbicides. Des colzas Clearfield devraient être disponibles pour les prochains semis. Cette culture pose un vrai problème de désherbage, notamment au niveau du coût, jusqu’à remettre en cause dans certains cas, sa mise en place. En blé, les solutions herbicides ont un spectre plus large et, utilisés en sols humides, elles profitent d’une meilleure efficacité. » Jean-Pierre Palleau, ingénieur du Cetiom sur la zone Poitou-Charentes : « Les variétés tolérantes aux herbicides auraient un intérêt, dans le cadre de la lutte contre l’orobanche notamment, en plus de faciliter le désherbage de la culture. Cependant, il s’agit d’une technologie à manier avec précaution. Elle doit impérativement s’accompagner d’une révision de ses pratiques de désherbage, notamment au niveau de la rotation et des applications en céréales. » |
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